Miss Vesta se tut un long moment, ne quittant plus les deux mains des yeux. On aurait dit qu'elle était en transe. Ses pupilles s'étaient rétrécies pour ne plus devenir qu'un trait minuscule et plusieurs plis barraient son front.
"Qui y a-t-il ? s'enquit Dick avec curiosité.
- La force qui émane de vous est tellement puissante qu'elle en est effrayante !"
Arsène retint de justesse son éclat de rire. Une très bonne actrice ! Et très persuasive. Pour un peu on la croirait.
Miss Vesta respirait lentement. Brusquement, elle lâcha les mains et sortit des cartes.
" Je les ai faites moi-même. Vous n'en trouverez pas deux pareilles dans le monde !"
Modeste la grand mère !pensa Arsène.
Elle battit les carte et les étalla devant les jeunes gens, face cachée.
" A prèsent choisissez une carte ensemble sans vous consulter.
- C'est idiot ! s'exclama Arsène. Comment voulez-vous qu'on choisisse la même carte. Lui pourra être tenté par celle de droite et moi celle de gauche !
- A vous den trouver le moyen !"
L'énervement s'empara d'Arsène qui trouvait que la plaisanterie avit assez duré. Sa patience fut poussée à bout. Elle se redressa.
" Je suis désolée, déclara-t-elle séchèment. Vous savez qe je ne crois pas à votre magie. Je ne vois pas pourquoi je continuerais ces bêtises !"
La séance vallait dix euros. Aussi posa-t-elle un billet de ving songeant en même temps non sans un pincement au coeur qu'elle pouvait dire adieu au troisième tome de l'Epée de Vérité. Elle ne fit pas un pas de plus que Dick l'avait attrapée brusquement par le poignée.
"Attends !"
Arsène se raidit et lentement baissa vers lui un regard noir. Elle voulut défaire son bras mais il résista.
" Nous finissons cette séance.
- Tu t'es laissé embobiné ! ricana Arsène. Ca m'étonne !
- De nous deux, c'est toi qui te dérobe. Ca peut signifier beaucoup de chose... par exemple que tu fuis, de peur de te mettre à croire quelque chose que tu refuses... ou que tu crains...
Arsène serra les ents et essaya d'arracher son bras à l'emprise du jeune homme. Impossible.
- Tu ne voudrais pas que je me lève et te ramène de force comme une petite fille ?"
Devant son culot, Arsène en fut souflée et demeura sans voix. De quel droit se permettait-il de lui parler auss familièrement ! Cependant, la colère sur Dick s'estompa. Pourquoi ne trouvait-elle pas les mots qu'il fallait pour le remettre à sa place? Avec n'importe quel autre garçon, elle n'aurait pas eu le même problème. De guerre lasse, elle revint à sa place.
" Encore une chose, lui soufla-t-il de manière cassante en lui glissant son billet bleu dans la main, je suis assez grand pour payer tout seul. Je n'ai jamais laissé une fille le faire à ma place et ça ne commencera pas avec toi... surtout toi ! Si tu veux payer, tu paies ta consult' et moi la mienne !"
Arsène avait blêmi. Sa voix résonnait comme une menace. Pétrifiée, elle se tint toute droite, refusan de lui jeter le moindre regard. Pourquoi... Et que voulait-il dire par surtout toi ?
" Avez-vous trouvé ? s'enquit soudain Miss Vesta."
Arsène sursauta. Elle l'avait oublié celle là !
" Oui, déclara Dick d'une voix grave."
Il prit la main d'une Arsène offusquée et avec un fin sourire :
" Nous allons fermé les yeux ensemble et tirer un carte."
Arsène se mordit les lèvres. A contre coeur, elle baissa les paupières. Dick fit de même. Il sentit sous sa main sa résistance à s'engager et insista en mettant une légère pression sous ses doigts pour l'encourager. Il s'en voulait un peu d'avoir été désagrable mais son attitude l'avait blessé, chose bien sûr qu'il s'était bien gardé de montrer.
Lentement, leur mains se tendirent au hasard vers les cartes, entraînées par une seule et même volonté.
Une seconde après la carte était tirée.
La médium la tourna et eut un sourire sur les lévres.
" J'avais raison...
- Qu'est-ce que ça veut dire ? senquit Arsène.